Mauricette Toussaint est née en Anjou en 1948.
Loin des parcours traditionnels, elle choisit le chemin buissonnier des autodidactes.
En 1977, elle s’essaie à la sculpture sur bois, mais après cinq ans de pratique, elle réalise que cette technique ne répond plus à son attente. Une évidence s’impose à elle : c’est la terre qui parle à ses mains. La pratique du modelage lui fait découvrir une sensualité des gestes : mains passionnées épousant l’argile vivante.
Depuis 1982, Mauricette Toussaint n’a jamais cessé d’explorer à l’infini la richesse de ce matériau. Elle travaille sans modèle. Ses sculptures jaillissent d’une visualisation intérieure. Recherche de la vie à travers toutes ses expressions. Beaucoup de femmes, aux courbes harmonieuses, mais aussi quelques hommes, heureux de vivre leur paternité. Une œuvre féconde, maternelle où elle instille un souffle de tendresse, une pointe d’humour, de moquerie, et des moments de gravité, une aspiration à l’unité.
Un jour cependant, la couleur lui manque. Un constat qui l’incite à explorer de nouveaux territoires. Elle choisit alors des techniques mixtes, acrylique et collages, qui lui permettent d’explorer les possibilités de la matière sur la toile. La sensation de construction est toujours présente, mais sans référence à la froide géométrie de l’abstraction. Mauricette Toussaint ne sait pas ce qu’elle cherche, elle sait seulement lorsqu’elle a trouvé. Elle laisse la porte ouverte à l’inattendu, dans une non-résistance qui s’ouvre à tous les possibles. Elle accueille les traits nés du hasard, suivant des impulsions qui n’obéissent à aucune règle. La main fait confiance à l’instinct.
La lumière demeure cependant un mot-clé de sa création. Une lumière qui ne vient pas de l’extérieur, mais qui émane de la matière même du tableau.
Fidèle à elle-même, dans une harmonie cohérente avec son travail de sculpture, elle va dans le sens d’une simplification toujours plus épurée, qui autorise des lectures différentes selon le regard du visiteur, invité à rentrer dans sa toile pour un partage d’émotions toujours renouvelé.
Présente dans de nombreux salons, en France et à l’étranger, Mauricette Toussaint poursuit son chemin. J’aime la vie, dit-elle en souriant. Et c’est bien ce qui émane de chacune de ses sculptures et de ses toiles.
Françoise Deroubaix
” Objets inanimés, avez-vous donc une âme… ” , disait Lamartine.
Et si les sculptures avaient une âme ? Et si leur respiration au diapason de la nôtre pouvait nous communiquer leur légèreté, leur énergie positive, leur bonheur de vivre.
Mes sculptures ont pour titre “fous-rires”. Elles parlent d’un monde où le fou rire est contagieux, où les émotions se partagent. Un monde d’harmonie.
Mauricette TOUSSAINT